Ma Femme n'est pas une Limousine. Elle est sexy. Tu piges ?
Allez, un petit coup de boule à la bien pensance, ça faisait longtemps.
Si le titre t'a choqué, je ne te retiens pas. Tu restes ? Alors vient pas pleurer dans mes commentaires, j'ai passé la lingette fraîcheur citron hier soir. Merci bien.
Donc, non, Ma Moitié n'allaite pas.
Oui, vers le septième mois de grossissement grossesse, elle m'avait demandé ce que j'en pensais. Bien emmerdé, j'étais. Sur le thème, j'adoptais le style Modem, du genre Bayrou dans mes réponses (exceptés l'haleine sèche et le front moite). "A toi de voir, je suis pas contre..." Est-ce que je lui demande, moi, si elle préfère que j'opte pour le boxer Dim un peu serré ou le caleçon Alain Figaret flottant ?
A la naissance, elle a essayé d'allaiter. Pas longtemps. Pas évident, apparemment. Elle a donc posément exprimé le souhait de donner le biberon à Ma Fille. Et tu sais quoi ? Le personnel de cette maternité très réputée de l'Est parisien, celle-là même que toutes les mamans soupirent en y repensant tellement elle est super, lui a fait le coup du "Mais c'est pas une poupée, votre fille. Etes-vous sûre de vouloir prendre cette décision irrévoquable ?" (= sous-entendu "pour l'humanité ?") Manquait plus que le goudron et les plumes. Ma Femme s'est retenue de lui balancer un "A ton avis connasse, j'ai l'air d'hésiter comme devant une paire de bottes chez Jonak ?" Mais elle pouvait pas, rapport à la boule de larmes qui obstruait sa petite gorge de jeune maman. Une beigne réprimande pour cette puéricultrice si pleine de tact si on retourne là-bas surtout pas, mon Dieu, faites que non, surtout pas !
Aujourd'hui, quand tu vois Ma Moitié donner le biberon à la petite, l'enrobant du regard comme d'une couette duveteuse, tu ne te pose même pas la question du "Elle a bien fait ou pas ?" Car Love Is In The Air.
En revanche, quand, l'autre jour, on a eu la visite d'un couple d'amis parents depuis peu (leur fiston n'a qu'un mois et demi de plus que Ma Fille), on a pas spécialement regretté l'option Guigoz 1er âge. Pourquoi ?
Déjà, à peine arrivée, l'amie en question, à l'aise, s'est mise à déballer son stand. Traduction = sortage de sein pour le donner à son gamin - bien trapu, le gosse, genre au-dessus des statistiques niveau poids - et... Comment dire en restant élégant... Là, sous nos yeux évoluait au ralenti un gros veau imberbe génétiquement croisé avec un vampire. Il pendait là, inerte et glougloutant, vaguement tétanisé, la bouche pleine de cette aréole que je n'ai même pas aperçue, vu qu'ils font des trucs très dignes, maintenant (mais tant pis - sans jeu de mot). Obscène, la scène ? Meeeuuuuuuuuh noooon !!! On s'y est fait. Cette divine tétée a duré quasiment toute la soirée. Pendant ce temps, Ma Douce trinquait gentiment au Jack D., pendant que son homologue du même sexe parvenait péniblement à attraper son verre de jus d'orange Casino sur la table basse, toute encombrée qu'elle était par son pochard lactique. Choisis ton camp, camarade !
Je fais court pour finir, va falloir que j'y aille. Mais on a encore moins pleurniché sur notre sort quand on a eu droit, de la part de la môman, à ce définitif : "Eh, c'est marrant, le lait a toujours la même couleur. Pourtant, quand j'ai mangé des carottes, ce qu'elle fait dans la couche est orange et quand j'ai mangé des betteraves c'est..." Je te laisse deviner la couleur. Ensuite, il y a eu ce long moment où je n'ai plus trop parlé, préférant m'entretenir mentalement avec les vapeurs de mon gin tonic et le plafond de mon appart'. Et puis mon "pote" a lâché, sûr de lui comme Jacques Chirac annonçant la dissolution de l'Assemblée Nationale : "On va sûrement mettre le deuxième en route très vite. C'est dingue, mais maintenant, j'ai envie d'une tribu autour de moi". Une tribu. Ouais. Faut rentrer chez vous les mecs, je vais louper Ruquier, là. Et si je veux avoir le temps de vomir avant...
Epilogue :
L'autre jour, Ma Princesse est revenue d'une escapade shopping, avec un petit sac de lingerie. Comment te dire ? Ce qu'elle a rapporté ne pesait que quelques grammes, et jouait gravissimement avec la transparence. J'ai discrètement observé l'essayage : la porte de la chambre était entrouverte. Résultat, je ne te fais pas de dessin, mais on était content que La Petite se soit avalé vingt minutes avant ses 130 ml de Guigoz en brique, parce qu'on a pu fermer la porte de la chambre. Et que la poitrine de Ma Femme était sublime et disponible.