Tous les enfants sont des vampires amoureux de douze ans
En fer et Dame Nation : le Dr NO a tenu parole, chers abonné(e)s.
Vous vous souvenez ? J'avais reçu un mail assez flippant de ce type déjà croisé chez John Plissken. Grosso modo, il se targuait de m'expédier depuis son île perdue des Caraïbes des chroniques ciné ultra-ciblées, en disséquant de son scalpel rouillé tous les long-métrages mettant en scène des zenfants qui viennent rien que pour foutre la zone. Un peu comme dans la vraie life.
Voici, en témoignage de son infâme promesse, le premier opus de sa saga sur nos graines de Belzébuth digérées par le Septième art. Je vous laisse entre ses griffes...
Papa anonyme,
Toi qui regarde pantois le fruit des entrailles de ta douce hurler pour la cinquantième fois de la nuit sans raison, pense à Eli, cette charmante pitite goule qui a douze ans depuis très longtemps et qui se repaît du sang de banlieusards suédois alcooliques habillés comme Derrick. Dans Morse, le traumatisant long-métrage de Tomas Alfredson (actuellement sur les écrans), cette charmante et létale demoiselle tombe amoureuse d’Oskar, petit garçon malheureux à la chevelure improbable (c’est peut-être pour ça que personne ne l’aime). Leur amour platonique va naître dans un torrent sang et une mise en scène époustouflante. Morse est un film d’amour fou. L’immersion du plus codifié des genres dans un cinéma réaliste et contemplatif. Un cocktail explosif, une poésie noire, un diamant brut et traumatisant. C’est tout cela Morse…
Maintenant, Papa anonyme, fait bien attention à ton bébé d’amour. Imagine une seconde qu’il devienne comme cette fillette. Qu’il devienne vampire et s’arrête de grandir. Imagine l’enfer sur terre d’avoir une pré-adolescente éternelle qui écoutera Lorie ou Tokio Hotel à fond dans sa chambre jusqu’à la fin de tes jours. Et si jamais l’envie te prenait de la contrarier en lui faisant écouter un morceau des Stones par exemple, tu pourrais finir en petit déjeuner hypervitaminé…
Les enfants, ce sont tous des vampires qui sucent ton énergie vitale et ce qu’il reste de ta jeunesse. Et c’est trop tard pour toi ! Le Dr No, solitaire effréné, se gausse de ton sort funeste en sirotant sa tequila sunrise entouré de ses sbires machiavéliques… Mwahahahahahahaha !!!!
(rire démoniaque…) !!!!!
Morse, de Tomas Alfredson (Suède), 1 h 54, avec Kare Hedebrant, Lina Leanderson, Per Ragnar...