Comment le Che a sauvé mon couple
Le Che a dépêché une de ses colonnes de guerilleros pour enfumer ma belle-mère !
Si, si !
C'était le dernier soir de la présence de la BM à la maison (avant très longtemps, j'espère).
Désolé pour les flashes-backs incessants, mais j'écris un peu sur ce que je veux, quand ça m'arrange. Sinon, ça sert à rien d'être le patron ici.
En gros, pour ceux qui débarquent, c'était la semaine dernière. Jeudi. La visite de courtoisie de belle-maman (hum), entamée le lundi, s'est transformée en authentique annexion de notre petit trois pièces. Ambiance, repas, horaires, gestion de l'allumage des réverbères (c'est pas possible, elle doit flipper que La Petite se chope une cataracte ou quoi ???), rangement de mes magazines, rationalisation de la disposition des boîtes de conserves dans le placard... Je suis parano où un coup d'Etat entre deux hoquets nocturnes nous pendait au nez, vers les quatre heures du mat' ?
Même Ma Moitié commençait à avoir sa dose de la Régence.
Je vais être franc (comme toujours dans ces colonnes, tu le sais, cher(e) lecteur et trice). Je me préparais un plan de vieux lâche au regard fuyant. Par téléphone, en plus. Pour manifester mon ras-le-bol, j'étais résolu à me faire un petit ciné en solo en sortant du boulot. J'allais décrocher le combiné pour en alerter Ma Douce, lorsque La Voix De La Raison parla. La Voix, c'est ma boss. Elle sait à peu près tout de cette semaine rock'n roll qui m'a conduit à signer un bail à durée indéterminée chez Canalblog.
Et La Voix a dit :
-Tu crois pas que vous devriez en profiter pour y aller A DEUX, au ciné ?
(Pfff... Wouah, l'autre !!! Ha ! Ha ! Ha ! Mort de rire comment elle se permet d'intervenir !)
En même temps... Heu...
Pas con. Je me suis gratté derrière l'oreille. J'ai vidé mon gobelet de café pour me conférer la vague contenance du mec qui gère - raté, le café était froid, en plus je ne me souviens pas être allé en chercher un ce matin-là, il datait donc de la veille.
J'ai téléphoné à Ma Moitié. Proposé un ciné et un restau. Elle a adoré l'idée. On s'est donné rendez-vous à l'UGC Bercy pour 19 h 45. Elle est arrivée maquillée juste ce qu'il faut, belle comme à un premier rendez-vous. Et Benicio del Toro nous a sauvé la mise. Grave. Trop élégant dans son uniforme vert olive, le cigare au bec. Résolvant avec le même flegme de fauve rassurant tel petit conflit, telle prise de caserne. Magnétique et terriblement mâle.
C'est simple : on aurait dit moi.
Non ?
Ci-dessus, EXCLUSIF : Ma Moitié et moi-même, de retour du ciné, attendant que ma belle-mère nous ouvre.